mardi 28 avril 2015

L'art incontournable: "Les Clefs d'une passion"


L’exposition « Les Clefs d’une passion » à la Fondation Louis Vuitton est unique à bien des égards. Tout d’abord, elle rassemble de nombreux chef-d’œuvre mondialement connus dont chacun à lui seul vaut le déplacement. Mieux encore, il s’agit d’œuvres emblématiques et même programmatiques, représentatives d’un courant ou d’un domaine de recherche, de véritables manifestes révélateurs et incontournables par l’empreinte qu’ils ont laissée dans l’histoire de l’art du XXe siècle. Autre point commun, ces œuvres ont toutes été créées sous le signe de la fracture et de la subversion, posant ainsi les bases de la modernité.

La première partie, expressionnisme subjectif,  se tourne vers les questions universelles concernant la vie, la mort, l’angoisse, la solitude.  On y trouve la première version du Cri d’Edvard Munch, Pressentiment complexe de Malevitch marqué par la terreur soviétique, une série d’autoportraits d’Helene Schjerfbeck obsédée par le vieillissement ou encore L’homme qui marche I de Giacometti.

Sélectionnée par contraste, la deuxième partie souligne l’importance de la contemplation, de la méditation face à la nature et au contact de sa force régénératrice. Elle réunit des artistes aussi différents que Claude Monet, Pierre Bonnard, Piet Mondrian, Ferdinand Hodler, Emil Nolde, Constantin Brancusi et Mark Rothko. Ces paysages dont la grandeur confine souvent au sublime apparaissent comme des emblèmes de sérénité, d’éternité et d’absolu. Enfin, le célèbre Carré noir de Malévitch fait aussi partie de cette section, en tant que forme fondamentale du suprématisme, à la fois iconoclaste et fondatrice d’une nouvelle iconicité.

La séquence popiste réunit des œuvres de Robert Delaunay, Fernand Léger et Francis Picabia aux accents résolument modernes et anticipant les stratégies pop. Tels sont par exemples les nus bucoliques de Picabia oscillant entre les photos de charme des années 1930 et les images de propagande inspirées du réalisme socialiste.

Francis Picabia: Printemps, La Brune et la Blonde, Portrait d'un couple (Le Cerisier)


Enfin, la quatrième et dernière séquence montre le rapport que les artistes entretiennent avec la musique, à travers des tableaux aussi emblématiques que La Danse de Matisse, les quatre Panneaux pour Edwin R. Campbell de Kandinsky ou encore Amorpha, fugue à deux couleurs de Frantisek Kupka.


Une brochure gratuite et très détaillée en français et en anglais complète ce voyage à travers les époques et les styles. Il s’agit d’un vrai support pédagogique avec de nombreux extraits du catalogue permettant de mieux situer les artistes et leurs œuvres.


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