L’exposition « Les Clefs
d’une passion » à la Fondation Louis Vuitton est unique à bien des égards.
Tout d’abord, elle rassemble de nombreux chef-d’œuvre mondialement connus dont
chacun à lui seul vaut le déplacement. Mieux encore, il s’agit d’œuvres emblématiques
et même programmatiques, représentatives d’un courant ou d’un domaine de
recherche, de véritables manifestes révélateurs et incontournables par
l’empreinte qu’ils ont laissée dans l’histoire de l’art du XXe siècle. Autre
point commun, ces œuvres ont toutes été créées sous le signe de la fracture et
de la subversion, posant ainsi les bases de la modernité.
La première partie,
expressionnisme subjectif, se tourne
vers les questions universelles concernant la vie, la mort, l’angoisse, la
solitude. On y trouve la première
version du Cri d’Edvard Munch, Pressentiment complexe de Malevitch marqué
par la terreur soviétique, une série d’autoportraits d’Helene Schjerfbeck
obsédée par le vieillissement ou encore L’homme
qui marche I de Giacometti.
Sélectionnée par contraste, la
deuxième partie souligne l’importance de la contemplation, de la méditation
face à la nature et au contact de sa force régénératrice. Elle réunit des
artistes aussi différents que Claude Monet, Pierre Bonnard, Piet Mondrian,
Ferdinand Hodler, Emil Nolde, Constantin Brancusi et Mark Rothko. Ces paysages
dont la grandeur confine souvent au sublime apparaissent comme des emblèmes de
sérénité, d’éternité et d’absolu. Enfin, le célèbre Carré noir de Malévitch fait aussi partie de cette section, en tant
que forme fondamentale du suprématisme, à la fois iconoclaste et fondatrice d’une
nouvelle iconicité.
La séquence popiste réunit des
œuvres de Robert Delaunay, Fernand Léger et Francis Picabia aux accents
résolument modernes et anticipant les stratégies pop. Tels sont par exemples
les nus bucoliques de Picabia oscillant entre les photos de charme des années
1930 et les images de propagande inspirées du réalisme socialiste.
![]() |
Francis Picabia: Printemps, La Brune et la Blonde, Portrait d'un couple (Le Cerisier) |
Enfin, la quatrième et dernière
séquence montre le rapport que les artistes entretiennent avec la musique, à
travers des tableaux aussi emblématiques que La Danse de Matisse, les quatre Panneaux
pour Edwin R. Campbell de Kandinsky ou encore Amorpha, fugue à deux couleurs de Frantisek Kupka.
Une brochure gratuite et très détaillée
en français et en anglais complète ce voyage à travers les époques et les
styles. Il s’agit d’un vrai support pédagogique avec de nombreux extraits du
catalogue permettant de mieux situer les artistes et leurs œuvres.
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