Il n’y a pas si longtemps, on
déplorait encore l’absence de manifestes
au féminin. Ainsi, l’apparition de la lettre ouverte contre le harcèlement
sexuel signée par 17 anciennes ministres de gauche et de droite est sans doute
une bonne nouvelle, malgré les circonstances un peu particulières auxquelles
elle doit son apparition.
En publiant leur appel dans le Journal du
dimanche quelques jours après les accusations de harcèlement sexuel visant le
député écologiste Denis Baupin, ces anciennes membres de gouvernement, parmi
lesquelles Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Aurélie Filippetti, Nathalie
Kosciusko-Morizet ou encore Christine Lagarde, annoncent la fin de
l’impunité et s’engagent à dénoncer
désormais «systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés,
les comportements inappropriés».
Rédigé sur le vif et lié à
l’actualité, ce document s’inscrit dans la lignée des manifestes politiques
défendant des causes très variées et dont la renaissance a été accéléré par
l’incontournable « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel. C’est
aussi un programme social qui a le mérite de surmonter les clivages politiques.
Ecrit à la première personne, il garde, comme tout manifeste, un lien
étymologique avec l’apparition, ou la révélation, à l’opposé de ce qui est
caché, mais aussi un rapport avec l’agitation et les manifestations publiques.
Le nombre (certes très limité)
de signataires n’est pas anodin : il exprime un taux de dissidence tout
en faisant allusion à d’autres écrits collectifs dont le manifeste de 343
rédigé en 1971 par Simone de Beauvoir pour défendre l’avortement.
http://concoursdemanifeste.blogspot.fr
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