Une vision extrêmement
dérangeante: le syndicat allemand des enseignants veut inclure Mein Kampf d’Adolf Hitler dans le
programme scolaire.
Pendant 70 ans, ce « texte fondateur » détaillant les
bases idéologiques de l’idéologie nazie a été interdit à la vente en Allemagne.
Fin 2015 il doit tomber dans le domaine
public, ce qui ouvrirait la voie à une réédition. Celle-ci comprendrait le
texte original sur les pages de droite et des commentaires sur la page de
gauche. Cette version annotée sera la seule autorisée sur le territoire
allemand, alors que les ouvrages non commentés resteront interdits à la vente.
"Une lecture de certains
passages dans la salle de classe, bien encadrée par les enseignants, peut être
une contribution importante à l’immunisation des adolescents contre
l'extrémisme politique" affirme Josef Kraus, le président le syndicat
allemand des enseignants interrogé par le journal Handelsblatt. "Car ce
qui est interdit dans les écoles - nous le savons grâce aux indices du Département
fédéral des médias dangereux pour la jeunesse – est particulièrement demandé,
par exemple via l'Internet, ajoute Kraus. Il vaut que la réception de Mein Kampf soit encadré par les
historiens et les professeurs de politique."
Pour ces raisons, l’ouvrage
serait enseigné uniquement dans les lycées à partir de l’âge de 16 ans, à
travers des extraits choisis. De façon générale, son étude pourrait aider à
comprendre et à prévenir la genèse des idéologies inhumaines véhiculant le
discours de haine qui renaissent aujourd’hui dans un autre contexte et avec
d’autres justifications.
Après sa tentative de coup d'Etat
en Novembre 1923, Adolf Hitler a écrit Mein
Kampf lors de sa détention à la
prison de Landsberg. Dans ce document,
il a présenté ses opinions et ses projets politiques, et notamment sa «théorie
raciale».
Le premier tome a paru en 1925, le deuxième l’année suivante. Au début, le livre n’a pas été pris au sérieux par les partis démocratiques. Mais à l'automne 1944, son tirage a atteint 12,4 millions d'exemplaires en Allemagne. Après la guerre le gouvernement militaire a transféré les droits d'auteur à l'État libre de Bavière, ce qui empêchait toute réédition ultérieure dire pendant les 70 ans suivant la mort du dictateur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire